Le sextidi 16 frimaire an II, jour de l’ajonc ( vendredi 6 décembre 1793 ) la municipalité de Nogent-le-Rotrou tenait deux délibérations.
- ·Au cours de la première, le greffier de la municipalité recevait la déclaration du citoyen Jean Méliand expliquant qu’il avait vendu deux pistolets inscrits sur la liste de réquisition à un volontaire, le citoyen Cherreau. Le secrétaire-greffier lui donnait acte de sa déclaration :
« aujourd’hui SeizeFrimaire Seconde année de la république Française une Et indivisible
devant nous Secretaire greffier de la municipaLité de nogent le rotrou
Est comparu jean melian domicilié rue des Bouchers psse de notre dame en cette Commune lequel nous a declaré quil avoit vendu au Citoyen Chereau pour le moment En requisitioN deux pistolets qu’il avoit declaré avoiR, quil ne les a point vendÚ pour Se Soustraitre a l’injonction qui a eté faite a Chaque individus posseseur d’armes quelconques de venir les deposer a la maison Commune, mais Bien pour armer un defenseur de la patrie a qui les deux dits pistolets Convenoient Et qui les lui a demandé. de laquelle declaration il a demandé acte Et a Signé avec nous Meliand
Tison
S. g »[1]
- ·Puis, le citoyen Vasseur, maire, demandait que son brevet de maître de poste aux chevaux signé du roi Louis XVI fut renvoyé au ministre de l’intérieur[2] et remplacé par un acte équivalant aux « emblèmes » de la République :
« aujourd’hui SeizeFrimaire 2.e année de la république Française une Et indivisible
En l’assemblée permanente du conseil General de la commune de nogent le rotrou tenüe publiquement
Le cit.Vasseur maire Et maitre de la poste aux chevaux a remis Sur le bureau Son Brevet de maitre de poste a lui donné par le ci devant roY En datte du 21 aoust 1781 vieux Stile Signé louis et contresigné gravier de vergaines, controllé par le marie Controlleur general des postes, Ensemblel’acte d’enregistrement dudit Brevet Fait par devant rigor de la Branchardiere ci devant conseiller du roY En l’Election du perche Bellesme de et nogent le rotrou En datte du 25 aoust 1781 vieux Stile, afin quil plaise au conseil general de la commune de renvoyer lesdits Brevets Et Enregistrement au ministre de l’intérieur pour que ledit citoyen ministre En Fasse parvenir audit citoyen vasseur de nouveaux revetus des Signes En Emblemes du nouveau regime dans le plus Bref delai
Le conseil Géneral deliberant arrete que le procureur de la Commune demeure Chargé de Faire parvenir dans le plus Bref delai lesdits Brevet et acte d’enregistrement au cit. ministre de l’intérieur Et l’invite a En renvoyer de nouveaux Et Ce analogues a la revolution audit Citoyen vasseur
Roger le Comte VaSseur
Regnoust Caget Maire
Tarenne Rigot
Lalouette J Sortais
P.re Lequette Beuzelin Hubert
P.r de la C. f. G. verdier
J. C. Joubert Beaugar lainé
Grenade Pi Chereault »[3]
[1] A. M. Nogent – le – Rotrou 1 D 2, feuillet 134 recto.
[2] A cette date, le poste de ministre de l’intérieur était occupé par Jules François Paré ami et ancien clerc de Danton, nommé le 20 août 1793 en remplacement de Garat. Il démissionna de ce poste le 16 germinal an II ( 5 avril 1794 ) jour de l’exécution de son protecteur.
[3] A. M. Nogent – le – Rotrou 1 D 2, feuillet 134 recto et verso.