La Société des amis de la Constitution recevait, ce mardi, une lettre de fraternisation des soldats du 10° régiment, ci-devant « Cravatte »[1], stationné en cette ville[2].
« Loir-et-Cher, Vendôme, 14 juin 1791.
Les amis de la constitution de cette ville, pénétrés d’estime et de la plus sincère affection pour leurs frères les cavaliers du 10e régiment ci-devant Cravatte, ne croyant pas donner une plus grande preuve de patriotisme de ces braves gens, nous invitent à insérer l’extrait d’une lettre qu’ils ont écrite à la société.
«Ce n’est que dans les rues de fraternité, que nous venons habiter vos foyers et pour vous faire connaître que nous sommes françois comme vous ; marcher à vos côtés, c’est notre seul espoir. Pour combattre à pied et à cheval et pour être vêtus de couleurs diverses, soutenons-nous des intérêts divers ? En sommes-nous moins enfants de la Patrie ?...Une grande émulation peut seule opérer des prodiges, c’est au patriotisme que les vainqueurs de Marathon durent leur gloire et Rome naissance sa liberté. Ce sont là nos sentiments.»
[1] Il s’agissait de l’ex-régiment « Royal-Cravate », un régiment de cavalerie du Royaume, puis de la République ( 10° régiment de cavalerie ) et enfin du Premier Empire, formé en 1667 avec les débris de régiments croates au service de la France.
[2] Citée par Jean-Paul Bertaud. Valmy, la démocratie en armes. Paris : Gallimard (folio histoire), 2013. Page 202.